■ 57 447 places pour 67 738 détenus ■ Surpopulation dans les prisons en France en décembre 2013, du jamais vu ! ■ Conséquences aggravantes : traitements des détenus inhumains et dégradants, violences, suicides... ■
Les prisons françaises risquent d'exploser en raison de la surpopulation : 57 447 places sont disponibles pour 67 738 détenus en décembre 2013, du jamais vu ! Cette surpopulation se concentre surtout dans les maisons d'arrêts et viole le code de procédure pénale (articles 716 et 719- D83 à D85 et D 95). Le traitement des détenus devient totalement inhumain et dégradant. Ils vivent parfois seuls dans une cellule qui varie entre 2,4 et 4m² de superficie ou vivent d'autres fois à 3 ou à 4 dans une cellule de 9m². En tout, la densité dans certains établissements atteint jusqu'à 200% (200 détenus pour 100 places).
Des conditions insoutenables
Les installations sanitaires doivent être adéquates et acceptables. Elles doivent être attribuées d’une façon convenable. Souvent, ces règles ne sont pas respectées dans les maisons d’arrêts.
Ces règles non respectées se traduisent par la promiscuité ou le manque d'intimité. Le manque d’eau chaude et de douche en cellule force les détenus à se rendre en douches collectives. Par exemple, à la prison de la Santé, on peut évaluer trois douches pour 100 détenus. Le plus souvent, ces douches sont dans un mauvais état (salpêtre, moisissures, mousses, carrelage abimé, existence de cafards…). Dans les cellules individuelles, les détenus sont forcés de faire leurs besoins naturels devant les autres et c’est pour cela qu’ils font souvent l’objet d’humiliation permanente. La hauteur du mur des toilettes ne correspond cependant pas aux règles imposées par le code de procédure pénale.
On peut aussi parler de la difficulté des soins en détention. Cependant, la santé des détenus est prise en charge, qu'elle soit psychique ou préventive par le service public hospitalier. L'état psychique d'un grand nombre de détenus pose également un problème, à la fois en termes de soins mais aussi en termes de suivi de ces personnes particulièrement fragiles. En entrant en prison, 30% des hommes et 45% des femmes sont atteints de dépression.
Violence et suicide
Cette surpopulation entraîne 30 à 40 incidents par jour dans le centre de pénitencier de Meaux par exemple. Elle nuit aux détenus mais aussi aux conditions de travail des surveillants pénitenciers qui sont parfois victimes de violences. « Comment faire respecter l'ordre dans des prisons surpeuplées ? ». Ces conditions de vie conduisent même au suicide : 1 personne tous les 3 jours se suicide en France, 40% des hommes détenus et 62% des femmes détenues sont concernés par le suicide.
Quelles solutions ?
La seule solution passe donc par la construction d’au moins 20 000 places de prisons pour mettre fin à la surpopulation carcérale tout en assurant la sécurité des Français. Il faut aussi en finir avec le scandale de l’inexécution des peines de prison prononcées, plus de 80 000 en 2011. Il faut aussi utiliser en plus grand nombre les peines de substitution et éviter au maximum les détentions provisoires. Mais arrivera-t-on un jour à résoudre ce problème de taille ?
Syméon B., 2nd 7